Préparer un doctorat & faire appel à un doctorant en entreprise

Réunissant étudiant.e.s de master, doctorant.es, professionnel.e.s de l’accompagnement et recruteurs, cet atelier a été l’occasion de présenter les différentes modalités d’accès au doctorat pour des (futur.e.s) chercheur.e.s salarié.e.s, à travers un quizz couvrant l’avant, le pendant et l’après d’une thèse.

Nous avons pu ainsi aborder différentes questions et évoquer l’ensemble du parcours doctoral : quel type de financement ? quelles spécificités de l’encadrement dans l’entreprise et à l’Université ? Comment valoriser ses travaux de recherche en cours et après en s’appuyant sur l’expérience en entreprise ? Une douzaine de personnes était présente et la diversité des parcours des intervenant.e.s et des publics a permis d’enrichir les supports et d’apporter des informations très concrètes à tout.e.s.

Animé par

Adam Piotrowski est ingénieur de recherche chez EDF en CIFRE et
doctorant en sociologie du travail au sein du LATTS (CNRS –
Université Gustave Eiffel – Ecole des Ponts ParisTech). il s’intéresse
au télétravail, et plus globalement aux nouveaux espaces de travail
(flex office), sous le prisme des agencements construits (et à
construire) par les entreprises et les individus dans leur pratique du
travail à distance.

Léna Werno est ingénieure de recherche au sein de la R&D d’EDF,
doctorante CIFRE au laboratoire Printemps (Université Paris Saclay).
Assistante de service social à l’origine, elle a exercé dans diverses
organisations (hôpitaux, transport, banque…) ce qui lui a permis de
confirmer son choix pour une thèse CIFRE. Sa recherche s’intéresse
aux influences des nouvelles méthodes de management en centrales
nucléaires. Elle enseigne également à l’université de Versailles Saint
Quentin.

Edouard Robin est docteur en sociologie clinique (Univ. Paris Cité,
LCSP), responsable du RT16 Sociologie Clinique de l’Association
Française de Sociologie. Sa thèse porte sur les usages et les
représentations de l’argent dans la relation salariale. Après une
expérience de consultant et une thèse en CIFRE, il est aujourd’hui
chargé de mission à l’Agence Nationale pour l’Amélioration des
Conditions de Travail.

Avant de débuter la thèse

L’aperçu des différents types de financement existants a fait émerger des échanges sur les parcours possibles et à préférer selon les profils.

Pour la direction de thèse, plusieurs réflexions sont ressorties concernant le choix de celle-ci : selon les méthodes de travail, la qualité des relations ou des expériences de travail en commun. Il est essentiel de bien se renseigner sur les pratiques des encadrant.e.s, en interrogeant par exemple leurs doctorant.e.s. Dans un sens, il n’existe pas un modèle de direction à privilégier mais bien une pluralité de méthodes d’encadrement. La communication est nécessaire pour envisager sereinement l’organisation du travail de recherche. 

Sur les conditions de la réalisation de la thèse, les participants ont questionné le rapport au travail des intervenants et l’investissement de ceux-ci dans leur recherche. Encore une fois, il n’existe pas de parcours types : l’expérience de la thèse est aussi un moyen pour apprendre à se connaître et comprendre quel type d’organisation nous convient. Les intervenants ont rappelé l’importance de prendre du temps pour soi afin de concilier au mieux la vie professionnelle et personnelle : la thèse est une course d’endurance, pas un sprint.

Pendant la thèse

Les bénéfices retirés à la réalisation d’une thèse sont multiples : acquérir des compétences et connaissances, se constituer un réseau, devenir expert sur un sujet. Dans un même sens, les intervenants sont revenus sur les contraintes que ce type de travail peut impliquer : la charge de travail, l’organisation du temps et des lieux de travail, la priorisation des sujets ou le sentiment de solitude… d’où l’importance de s’entourer d’un collectif soutenant, de demander de l’aide et de s’écouter.

La répartition du temps et des lieux de travail a donné lieu à des retours d’expériences sur les choix de chacun et chacune.

Après la thèse

Les intervenants ont rappelé l’importance de se questionner fréquemment sur les trajectoires professionnelles possibles, y compris avant de débuter une thèse. Certaines voies sont plus difficilement accessibles que d’autres et il est essentiel de bien se renseigner pour envisager les modalités d’accès à une institution ainsi que les conditions de travail futures.

Le quizz a finalement laissé place à de nombreux témoignages sur l’usage pratique de la sociologie en entreprise, l’accompagnement des doctorants dans leur projet et les trajectoires professionnelles possibles. Tout du long, il a été montré que la thèse est aussi une aventure collective, qui nécessite de se constituer plusieurs réseaux professionnels et/ou amicaux au-delà de son laboratoire. L’Université de l’APSE, et tout autre événement peut être l’occasion de rencontrer du monde, de valoriser sa recherche sous de multiples formes mais aussi, d’envisager les possibilités d’emplois futures.

L’atelier a été le moyen de lever le voile sur les vécus du doctorat, pour celles et ceux qui souhaitent s’y engager ou qui travaillent de près ou de plus loin avec cette population.